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Éleveurs, vétérinaires,même combat Éleveurs, vétérinaires,même combat

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On entend souvent les médias parler de déserts médicaux, rarement de déserts vétérinaires. Pourtant la situation est préoccupante (voir notre dossier page 50). Les chiffres de l’atlas démographique du Conseil national de l’ordre des vétérinaires montrent que les territoires ruraux peinent à séduire les jeunes diplômés des écoles vétérinaires françaises. Une large majorité d’entre eux, très large même, préfère s’installer en ville et s’occuper d’animaux de compagnie, estimant que cela répond davantage à leurs objectifs de vie, professionnels et personnels.

Alors comment attirer des vétérinaires dans les zones rurales ? En permettant aux collectivités de soutenir leur installation là où ils viennent à manquer, comme elles le font pour les médecins ? Une loi adoptée en novembre 2020 l’autorise, mais le décret d’application définissant les zones où de telles aides pourraient s’appliquer n’est toujours pas paru. Cela n’a visiblement pas fait partie des priorités du gouvernement ces derniers temps. Cette mesure ne suffirait probablement plus. Comme les agriculteurs, de nombreux vétérinaires ruraux partiront à la retraite dans les années à venir, creusant le déficit. Il est trop tard pour faire dans la dentelle.

Susciter des vocations passe sans doute par la sélection et la formation des étudiants, mais pas seulement. La relation entre l’éleveur et son vétérinaire est également centrale. Bien souvent, l’intervention du praticien est considérée comme une charge. Il y a pourtant bien d’autres dépenses du compte d’exploitation à compresser avant, même si les honoraires ont progressé plus vite que les prix à la production (voir le À la une page 16). Ce sont de fausses économies qui peuvent coûter plus cher qu’elles ne rapportent. Le vétérinaire peut devenir un véritable partenaire, et encore plus à notre époque où le bien-être et l’antibiorésistance, par exemple, deviennent des enjeux de société.

Sans éleveur, pas de vétérinaire, et la réciproque est vraie. Qui signerait les certificats pour l’exportation des broutards ou réaliserait les prophylaxies ? Les uns comme les autres cherchent à avoir davantage de visibilité sur l’avenir de leurs entreprises qu’il s’agisse de l’exploitation ou du cabinet. La contractualisation est une piste que le gouvernement cherche à encourager dans les filières agricoles. Des cabinets vétérinaires l’ont mise en place avec leurs clients. La piste semble prometteuse, plus prometteuse aussi pour en construire une plus globale, qui dépasse la gestion des urgences, en misant aussi sur le conseil. En tout cas, c’est une solution qui mérite d’être explorée !

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